Le chip-budding, vous connaissez? C’est une technique de greffe particulière qui peut se pratiquer de la sortie de l’hiver à l’automne. Hugo l’a présentée le 13 septembre dernier. Une vingtaine de participants étaient là pour l’écouter et tester. Plusieurs fruitiers ont été greffés.
L’atelier s’est achevé par une visite du verger avec Hugo et une dégustation des succulents fruits riches en vitamine C de l’argousier : il faut aimer une certaine acidité ! Cet argousier femelle, ainsi que l’argousier mâle du terrain enrichissent le sol en azote, au bénéfice des arbres voisins : c’est un des objectifs du verger, l’équilibre biologique sur le long terme !

La technique du chip-budding
Il s’agit de greffer un greffon composé d’un copeau d’écorce (chip) et d’un bourgeon (bud) sur un porte-greffe sur lequel on aura préalablement ôté un petit morceau d’écorce, puis d’insérer le greffon à cet emplacement.
L’opération se fait avec un rasoir à main ou un bon cutter préalablement désinfecté. :
– Préparer le porte greffe en faisant une entaille en bas en tenant le rasoir à 45° (1). Puis 3 cm plus haut, avec le rasoir toujours à 45°, pousser le rasoir afin de retirer un petit morceau d’écorce avec du bois (on doit voir le liseré foncé du cambium) d’environ 3 cm (2).
– Pour le greffon : Même technique. On entaille au dessous d’un bourgeon en maintenant le rasoir à 45°. Puis toujours avec le rasoir à 45°, à environ 3 cm au dessus du bourgeon on prélève un morceau de l’écorce en passant sous le bourgeon (3).
Quand la greffe aura démarré, au printemps prochain, on coupera la partie du porte-greffe qui est au dessus de la greffe, dans un premier temps en conservant un « chicot » qui peut servir de tuteur à la jeune greffe … puis en coupant le chicot dès que la greffe sera assez vigoureuse pour se passer de tuteur.
Un peu de théorie sur les greffes
D’une manière générale, la greffe permet de reproduire fidèlement des variétés et/ou de les adapter au sol sur lequel on veut les cultiver. Contrairement au semis fait à partir de pépin qui a un patrimoine génétique différent puisqu’il est le résultat de la fécondation d’une fleur de notre arbre avec un pollen d’un autre arbre au patrimoine inconnu.
Le porte-greffe apporte les racines et la sève brute alors que le greffon apporte la variété.
Il est à noter que n’importe quoi ne se greffe pas avec n’importe quoi.
Pour les pommiers, le porte-greffe est toujours un Malus (pommier). Au verger, nous avons greffé sur des porte-greffes M9 qui ont une vigueur de croissance faible dans le but de donner un petit pommier (basse tige ou à palisser).
Les poiriers peuvent se greffer sur des porte-greffes : poiriers, cognassier ou aubépine. Trois greffes de poiriers ont d’ailleurs été faites sur un tronc d’aubépine dans le verger forêt à titre expérimental.
Les fruitiers à noyaux (cerisiers, abricotiers…) peuvent se greffer avec n’importe quel autre fruitier de cette nature.
Enfin, on choisit normalement les porte greffes adaptés au terrain : plus ou moins calcaire, plus ou moins argileux.
Et pour en savoir plus, par exemple : https://wiki.fruitiers.eu/index.php/Greffe_en_chip_budding